La porte de Rondinone Rising Ritual Rest est un moulage fait en polyuréthane. Ce matériau est ici utilisé pour en représenter deux autres: le bois et le métal des clous, gonds et pentures; ce qui donne un effet d'unité à l'œuvre.

En observant la sculpture, on remarque que les serrures sont bien trop grosses pour une porte de cette taille. De plus, elles sont placées à une hauteur inhabituelle. A ces effets de disproportions s'ajoute la petitesse de la porte par rapport à ce qu'elle représente: une porte massive et imposante. Cela produit un effet de condensation.

Face à cette porte que nous voyons du côté intérieur, nous sommes confrontés à une double sensation. A la fois un sentiment de sécurité et de protection dû à sa robustesse. Mais aussi à un sentiment d'enfermement, d'emprisonnement. En effet, la porte n'a ni poignée ni clé pour l'ouvrir.

Cette porte est un archétype des vieilles portes de châteaux forts, des maisons hantées. Elle s'ouvre sur les livres pour enfants, les histoires merveilleuses et fantastiques, les contes sur les ogres, les géants. Ces effrayantes fictions qui, comme la porte, nous font peur mais nous rassure en même temps.

La porte reste comme un mystère. Que cache-t-elle? Peut-être s'ouvre-t-elle sur l'infini des Stars Paintings de Rondinone. Ou peut-être est-elle l'obstacle du passage d'un état à un autre. Mais sans la clé nous ne pouvons la franchir ni même découvrir son secret, nous demeurons incapables d'accéder à cet ailleurs. Comme à l'état d'ignorance, réduits au silence, à la Vie Silencieuse.

Ugo Rondinone, Rising Ritual Rest, 2008, 281 x 202 x 11cm

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